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Articles - Reviews

Pirates n°70412

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Ahoy matelots ! C’est avec un plaisir certain que j’ai découvert il y a quelques mois, au gré des eaux troubles du Web, qu’une riche compagnie marchande danoise se préparait à affréter plusieurs galions cachant une cargaison spéciale. La rumeur se répandait de tavernes en tavernes : LEGO commercialiserait en 2015 une ligne de produits sur le thème des Pirates.

Or, une ligne Pirates, c’est un peu comme une bonne bouteille de rhum : elle est sabrée occasionnellement et consommée avec modération. C’est d’ailleurs tout l’inverse de la ligne City, qui s’apparente plus au beaujolais nouveau dont la cuvée annuelle saoule rapidement (mais remplit les coffres de LEGO comme le rappelle Hothbricks ).

Il s’agit de la 4ème vague distincte commercialisée sur ce thème depuis un quart de siècle, si l’on considère les précédentes : d’abord, le tsunami original en 1989, puis l’âge d’or de la piraterie du milieu des années 1990 et enfin… la déception de 2009-2010 (les forbans de Billund n’ont toutefois pas complètement sabordé cette dernière, si l’on tient compte du très imposant n°10210 Imperial Flagship, produit la même année).

Fig. 1.jpg

Pour cette première review d’un set (je vous laisse découvrir celle du livre De brique en brique… si ce n’est pas encore fait), je m’intéresse au n°70412 Le fort des soldats (Fig. 1). Oui, bon, je sais : il tient plus du petit avant poste de gardes que d’un véritable fort en dur, surtout si on fait la comparaison avec le mythique n°6276 Eldorado Fortress (Fig. 2). Je pense d’ailleurs que ce set s’inspire davantage du n° 6263 Imperial Outpost (Fig. 3) dont il plagie… pardon, « reproduit à des fins d’hommage » la structure : un passage pour une barque à bâbord (gauche), une prison à tribord (droite), ainsi que le triptyque palmier, canon et drapeau grand format.

Fig. 3.jpg      Fig. 2.jpg

Ce dernier constat me permet d’ailleurs de saluer l’initiative suivante : les Bluecoats sont de retour ! (pardonnez cet anglicisme emprunté à Eurobricks). En effet, la comparaison du lot de minifigures fournies dans le set (Fig. 4 et 5) avec celles du n°6263 par exemple (Fig. 3) mérite de s’y attarder : la sérigraphie est de qualité et attire l’œil par un grand nombre de détails, notamment sur la manière de revisiter un classique (observez le bicorne du gouverneur ou encore le veston du pirate devenu vert).

Fig. 5.JPG    Fig. 4.JPG

Mais j’en dis déjà trop en guise d’introduction, aussi passons au vif du sujet : LEGO va-t-il faire main basse sur notre or en commercialisant ce set, ou s’est-il sabordé ?

Je vous répondrai d’abord du point de vue du collectionneur (packaging, minifigures et pièces), pour ensuite savoir si le set rempli son cahier des charges (on ne saurait assez rappeler qu’il s’agit avant toute chose d’un jouet…) pour enfin donner mon avis personnel (agrémenté d’un MOC complémentaire).

Le packaging, les minifigures et les pièces

Concernant le packaging du set, les plus jeunes n’auront peut être pas reconnu le clin d’œil fait aux boîtes telles qu’elles étaient commercialisées dans les années 1980 : en effet, il s’agissait d’un pavé classique et jaune (alors qu’aujourd’hui le bleu domine largement, à l’exception des licences et de la ligne Friends), parfois accompagné de la mention « Legoland ». Pour s’en convaincre, voyez plutôt le packaging du légendaire n°6285 Black Seas Barracuda (Fig. 6).

Fig. 6.jpg

J’ai déjà abordé la présentation des minifigures précédemment : LEGO a l’habitude de fournir un travail de bonne facture à ce sujet et c’est après tout la moindre des choses. Dans ce cas, l’équipage de Billund a fait mouche en revisitant un classique dont les MOCeurs (ah, doux acronymes…) qui font de la période napoléonienne leur cheval de bataille se réjouiront. Enfin, notez la présence d’une femme à bord : or, la fille du gouverneur ne porte ni robe, ni coupe ou quelque objet futile que ce soit, mais bien un pantalon et un sabre d’abordage (sans doute pour mieux éviscérer le premier sexiste venu la kidnapper). Vous l’aurez compris, j’apprécie beaucoup l’attention portée à ce détail.

Enfin, concernant les pièces intéressantes, ce n’est pas le Pérou : l’absence de base (c’est la norme désormais) demeure très frustrante et quelques fragments colorés de mur viennent agrémenter le tout. La bonne surprise vient des accessoires. En effet, les deux drapeaux rigides en plastique ABS font honneur tant à la faction des Bluecoats qu’aux pirates (le premier est une reproduction quasiment à l’identique du classique et le second rompt avec la forme enfantine des versions produites au cours de la période 2009-2010).

Fig. 7.JPG

C’est fun ou pas ?

Aucun défi majeur n’est à signaler du côté de la construction : c’est simple (limité ?) mais néanmoins astucieux. En effet, il est possible de combiner le set au n°70410 L’avant poste des soldats et c’est une plus-value qui mérite d’être soulignée (Fig. 8). Les autres sets bénéficient d’ailleurs du même concept de fixation pour un résultat plutôt convainquant. Vous me voyez désormais venir, lorsque je vous parlais d’un MOC complémentaire en introduction ?

Fig. 8.jpg

Enfin, le lot d’accessoires devrait offrir une relative jouabilité. En effet, le coffre est bien rempli, même si l’or semble se faire de plus en plus rare au profit des gemmes. Je m’explique : aucun doublon en or n’est fourni, ni dans ce set, ni dans les autres d’ailleurs ; à la place se trouvent des pierres précieuses, certes jolies, colorées et facilement manipulables par les minifigures, mais dont le charme n’est pas comparable aux pièces sonnantes et trébuchantes. Toutefois, le combat promet de ne faire aucun quartier : en effet, les pirates du XVIIe siècle sont équipés de… blasters. Oui, ceux-là mêmes qui équipent les stormtroopers de Star Wars : ils sont efficaces (en termes de portée et de puissance de feu), mais je vous laisserai juger de la pertinence de ce choix.

Mon avis

Pour 35,00€ (34,90€ en « prix psychologique ») il y a matière à s’amuser à moindre frais. En effet, le design est relativement épuré mais efficace : le set est suffisamment détaillé pour faire cogiter l’AFOL et offre assez de possibilités de jeu pour la plus redoutable terreur des mers : un enfant de sept ans. Cinq minifigures, une barque, un coffre convoité, une prison passoire et des cibles à dégommer au blaster devraient finir de vous convaincre. Enfin, comptez une vingtaine d’euros supplémentaires pour le set au complet.

Vous pouvez également mettre à contribution vos talents de MOCeurs, par exemple en y ajoutant une taverne et un dock : ça tombe bien, j’ai justement quelque chose à vous proposer.

Fig. 11.JPG  Fig. 10.JPG  Fig. 9.JPG

Invité

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