Review-Revue
N°41075
La Cachette (pas très) secrète des Elfes
442 pièces - 44,90 € - 7-12 ans
Une histoire d’amour avec LEGO, c’est souvent l’ascenseur émotionnel : lorsque les premiers noms de la licence Elves ont filtré, j’ai vraiment cru pouvoir compléter ma collection avec des troupes elfiques d’élites sorties d’un univers fantastique. Que nenni ! Deux minutes plus tard j’ai eu de sérieux doutes à la lecture du nom des sets : il suffit d’évoquer une boulangerie magique pour que ça sente le sapin. Evidemment la publication des visuels officiels a enterré mes espérances.
C’est que, voyez-vous, j’avais bon espoir : les orcs, c’est déjà fait, les nécromanciens, c’est aussi fait ; il ne restait plus qu’à recycler les moules à plastique ABS de la licence Lord of the Rings. Enfin, souvenez-vous également de la licence Castle, et de son clin d’œil discret au royaume sylvain.
Mais voilà, quand LEGO exauce mes souhaits, c’est à la manière d’un mauvais génie qui détourne le sens initial de mes paroles. Ce sont bien des elfes des bois, mais croisés avec leurs cousins urbains Friends. Comprenez : beaucoup de couleurs originales et girly (ça c’est cool) au service d’histoires futiles d’écureuils farceurs et autres dauphins d’eau douce… (et ça, ça l’est beaucoup moins). J’imagine la scène dans les bureaux de LEGO :
Bon, avoir réussi à fidéliser les filles avec une licence bankable (Friends), c’est un exploit pour LEGO qui n’y était que partiellement arrivé jusqu’ici (Belleville, Scala…). Mais ce n’est pas une raison pour refourguer des histoires douteuses. A moins que… Imaginons : ayant passé l’épreuve des cookies 0%, la jeune héroïne est désignée par le Dieu des cupcakes pour combattre une armée de dauphins belliqueux qui ont juré de venger la destruction de leur habitat naturel par les yachts de luxe d’une compagnie elfique véreuse. Sa route est parsemée d’embûches et elle devra affronter des ennemis retors, à l’image des terribles écureuils lanceurs de glands dorés… Une fois le monde merveilleux des licornes sauvé, elle rentre pile à l’heure pour faire la popote dans sa cabane suspendue au fond du jardin.
Comment ça mon histoire est nulle ?
Assez de mauvaise foi : le contenu de la boîte est satisfaisant, notamment au niveau de l’originalité des pièces fournies (est-ce le souffle rauque du moceur que je sens dans ma nuque ?) et de l’aspect final du set qui m’évoque avec nostalgie la jouabilité des sets des années 1990. En effet, force est de constater que la Cachette secrète des Elfes ne manque pas d’atouts : la boîte fournit tout ce que LEGO ne fera jamais, à savoir une base de travail pour créer la Lothlorien ; à cela s’ajoutent quelques petits mécanismes old school à actionner (dont je suis très friand) :
La construction est assez prenante, surtout si on garde à l’esprit que le produit fini tient sur une base composée de deux plaques plutôt grandes (16x16). Enfin, les quelques stickers visiblement indispensables à tout bon set LEGO qui se respecte (la sérigraphie, c’est pour les noobs qui ne sont pas habiles de leurs mains), sont heureusement en petit nombre.
Ajoutez-y un prix relativement compétitif (surtout comparé à celui des licences qui me ruinent) et vous obtenez un set de référence pour cette première vague de produits. Dès lors, souhaitons longue vie à LEGO Elves et peut-être aurons-nous quelque chose de plus intéressant encore aux prochaines vagues.
Ecrit par Stéphane METZ le Samedi 22 août 2015